Les poulets ne transpirent pas : gérer la chaleur au sein de votre troupeau de poulets de chair

Volailles

Chaque année, nous pouvons nous attendre à au moins une vague de chaleur pendant l'été et elles peuvent avoir des effets négatifs importants sur les performances des troupeaux et leur rendement économique. L'industrie canadienne des poulets de chair perd chaque année des millions de dollars en productivité en raison de taux de croissance réduit ou de taux de mortalité accrus causés par les vagues de chaleur. Il est important de prendre conscience des effets du stress thermique et de rester vigilant pour éviter tout risque pour votre troupeau.

par Stephanie Torrey, PhD, chercheuse senior pour Trouw Nutrition Amérique du Nord – Innovation
Les poulets ne transpirent pas

Quelles sont les causes du stress thermique?

Bien que les poulets aient une température corporelle plus élevée (40,5-41,5 °C) que les humains (37 °C), ils n'ont pas de glandes sudoripares, ce qui limite leur capacité à réduire leur température corporelle générale. Les poulets de chair ont un métabolisme rapide en raison de la sélection génétique qui favorise un haut rendement de viande et une croissance rapide. Ces poulets produisent donc plus de chaleur que des poules pondeuses de taille similaire. Généralement, des températures supérieures à 22 °C (pour un poulet de chair de 4 semaines) entraîneront une réponse au stress thermique (ou de chaleur). À mesure que l'oiseau grandit, sa production interne de chaleur augmente en raison de l'augmentation de l'apport en consommation, ce qui nuit à sa tolérance à la chaleur.

 

Les effets internes et externes du stress thermique sur votre troupeau

Par temps plus chaud, il est important de surveiller votre troupeau pour vous assurer qu'il ne subit pas de stress thermique. Lorsqu'ils sont soumis au stress thermique, vous remarquerez que vos poulets de chair changeront leur comportement pour essayer de dissiper leur chaleur corporelle. Ils passeront moins de temps actifs et peuvent se coucher les ailes déployées. Leur consommation d'eau augmente tandis que leur consommation d'aliments diminue. Les poulets de chair peuvent commencer à haleter pour diminuer leur température corporelle, bien que cela puisse entraîner une déshydratation.

En plus des symptômes externes, le stress thermique peut causer de multiples changements internes. Les poulets de chair peuvent subir des effets physiologiques dû au stress thermique, notamment une diminution des niveaux d'antioxydants dans le corps, des bas niveaux de dioxyde de carbone dans le sang et une augmentation des niveaux d'hormones de stress (y compris la corticostérone et l'adrénaline). Ces changements physiologiques affectent les systèmes digestif et immunitaire, rendant les oiseaux plus sensibles aux maladies. La productivité peut également diminuer, car les troupeaux présentant une diminution de la consummation alimentaire ont conséquemment une diminution du poids corporel, une mauvaise efficacité alimentaire et finalement des taux de mortalité plus élevés.

Il est important de se concentrer sur la prévention avant que ces symptômes n'apparaissent, car ils sont presque impossibles à inverser une fois présents.

Voici 3 étapes clés pour prévenir le stress thermique

Bien que nous ne puissions pas contrôler la temperature extérieure, nous pouvons atténuer certains effets des vagues de chaleur sur nos troupeaux. Ces mesures préventives comprennent :

  • Utiliser des techniques mécaniques pour refroidir les poulaillers afin d'augmenter le taux de ventilation ou utiliser des arroseurs (ou sprinklers) ou des brumisateurs. Une augmentation du mouvement de l'air peut aider à éliminer la chaleur par perte de chaleur convective ou par des mécanismes de transfert de chaleur.
  • Des pratiques de régie peuvent être utilisées, telles que le conditionnement précoce à la chaleur (exposition à des températures élevées en bas âge), qui aide les poulets de chair à s'habituer aux vagues de chaleur. Les lumières peuvent également être réduites pendant les moments les plus chauds de la journée pour encourager l'inactivité du troupeau.
  • Des stratégies nutritionnelles pour contrer les effets de la chaleur élevée, notamment l'utilisation d'additifs alimentaires ou des pratiques de restriction alimentaire. Les besoins pour certaines vitamines, notamment A, C et E, augmentent à haute température.

 

Il est important de prévoir les vagues de chaleur et de veiller à ce que votre troupeau dispose des moyens nécessaires pour gérer cette chaleur, car une fois qu'un oiseau développe un stress thermique, il lui est difficile de s'en remettre. Avoir les bons outils et systèmes en place peut aider à prévenir ou à atténuer les dommages liés au stress thermique avant qu'ils ne se manifestent.

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